Contre le narcotrafic, DéFI plaide pour une stratégie ambitieuse, humaine et technologique
“Il faut créer une armée d’informaticiens spécialisés pour traquer les réseaux.”
Face à l’inefficacité du budget sécurité proposé par le gouvernement Arizona, DéFI tire la sonnette d’alarme. À l’initiative de Sophie Rohonyi et Michel Claise, un colloque a rassemblé des experts et citoyens au Parlement bruxellois pour proposer une approche globale et cohérente contre le narcotrafic.

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Publié le 19.06.2025
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min.
Alors que le gouvernement Arizona s’apprête à faire voter un budget de plus de 500 millions d’euros pour la sécurité d’ici 2029, DéFI dénonce un plan mal calibré et insuffisant face à la gravité des enjeux. Pour Sophie Rohonyi, présidente de DéFI, et Michel Claise, ancien juge d’instruction et aujourd’hui conseiller à la zone de police Midi, les moyens engagés sont à la fois trop faibles et mal orientés.
“Les priorités ne sont pas placées aux bons endroits”, affirme Sophie Rohonyi. “La lutte contre les têtes pensantes du trafic, la surpopulation carcérale, le manque criant d’enquêteurs et de magistrats sont ignorés. Pire : le budget repose sur des prévisions erronées, comme l’ont souligné la Cour des comptes et le Bureau fédéral du Plan.”
🔍 Une vision claire : viser les réseaux, pas uniquement les petites mains
Les deux figures de DéFI pointent une gestion exclusivement répressive et inefficace, qui fait peser tout le poids de la répression sur les petites mains du trafic, souvent mineures, au lieu de s’attaquer aux structures mafieuses en profondeur.
“On relâche des mineurs sans s’attaquer aux financiers du système. Il faut renforcer d’urgence la police judiciaire fédérale — pas seulement à Anvers — et engager les 800 enquêteurs qui manquent”, insiste Michel Claise.
💻 Une révolution numérique dans la police
Pour lutter efficacement contre des réseaux toujours plus sophistiqués, Michel Claise appelle à un investissement massif dans la cybersécurité policière.
“Ce qu’il faut, c’est une armée d’informaticiens capables de traquer les réseaux comme lors de l’affaire Sky ECC. Aujourd’hui, les talents du numérique partent dans le privé, car la police ne peut les rémunérer à leur juste valeur.”
🛡 Des policiers mieux protégés, une norme à revoir
Les policiers sont trop souvent envoyés au front sans protection suffisante. Il faut aussi revoir la norme KUL, qui répartit les effectifs policiers de manière totalement dépassée.
“À la zone Midi, il nous manque 200 agents, et ce chiffre augmente chaque mois à cause des départs non remplacés”, déplore Michel Claise.
🤝 Proximité et prévention : ne pas abandonner les quartiers
La fusion annoncée des zones de police inquiète DéFI : elle risque d’aggraver la rupture entre la police et les citoyens.
“Supprimer la police de proximité, c’est casser le lien dans les quartiers. On doit reconstruire la confiance, pas l’abandonner”, alerte Sophie Rohonyi.
👶 400 jeunes en danger, invisibles du gouvernement
À Bruxelles, 400 mineurs en danger ne sont pas pris en charge. Ce silence est un scandale. Ces jeunes, souvent victimes de violences familiales, deviennent les premières cibles des narcotrafiquants.
“Le gouvernement ne fait rien pour ces enfants. Il affaiblit les services d’aide, coupe dans les budgets sociaux et abandonne les associations de terrain”, dénonce Sophie Rohonyi.
🆘 L’urgence d’un gouvernement responsable
L’absence de gouvernement empêche tout réajustement budgétaire, laissant les associations dans une précarité croissante. Elles sont pourtant en première ligne pour prévenir l’embrigadement des jeunes.
🔗 DéFI appelle à un plan de sécurité réaliste, humain, et ancré dans la modernité :
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Renforcement de la justice et des services d’enquête
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Priorité à la cybersécurité policière
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Défense de la police de proximité
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Soutien massif aux associations et aux jeunes en danger
➡️ Contre les réseaux criminels, il ne faut pas des effets d’annonce, mais des actes concrets.
(photo : Ennio Cameriere)
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