Un accord ambitieux mais qui manque de sérieux

– LE 16 JUILLET 2024 –

DéFI a pris connaissance de la nouvelle déclaration de politique régionale wallonne et de la déclaration de politique communautaire de la majorité MR-Engagés. Cette déclaration laisse DéFI perplexe.

  • Publié le 16.07.2024

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La majorité a les yeux bien plus gros que le ventre, et risque ainsi de décevoir les Wallonnes et les Wallons.

Baudouin Decharneux, président du Comité Permanent wallon

Tout d’abord, la majorité compte amorcer une trajectoire budgétaire en vue d’être en équilibre d’ici 2034. Si cette ambition est plus que souhaitable pour nos institutions francophones surendettées et l’appel pressant de l’Union européenne d’agir, nos dirigeants doivent mettre en œuvre des politiques avec tout le sérieux budgétaire qu’ils revendiquent vouloir respecter. Or, à la vue des 1.5 milliard d’euros de réduction d’impôts annoncés, la simple réduction de ministres, de membres de cabinets ministériels ou de mandataires locaux ne suffira pas.

DéFI craint que ce que l’on donnera aux citoyens d’une main leur sera repris d’une autre, à l’instar de la réforme fiscale avortée par le MR sous le gouvernement fédéral Vivaldi.

Sophie Rohonyi, présidente de DéFI

DéFI sera donc extrêmement attentif au budget qui accompagnera cette déclaration de politique gouvernementale. Dans un autre registre, DéFI se désole de voir que la protection de la nature et de la biodiversité est reléguée à la page 91 de la déclaration de politique régionale. Malgré les promesses électorales des Engagés, aucune priorité ne sera faite au seul et unique rempart contre le changement climatique.

Concernant le bien-être animal, DéFI regrette l’absence de l’interdiction progressive de l’expérimentation animale.

Si DéFI se réjouit de l’importance faite par la majorité à la simplification administrative qui est sans nul doute une nécessité pour les Wallonnes et les Wallons, il reste sceptique quant aux résultats escomptés. En effet, depuis des années et des gouvernements wallons et fédéraux successifs, le Mouvement Réformateur a eu les compétences ministérielles de la simplification administrative. Nous attendons donc du concret et ne nous contenterons pas de promesses déjà tant et tant annoncées.

Devons-nous réellement attendre que le MR gagne les élections pour bénéficier des changements tant attendus par les Wallonnes et les Wallons ? DéFI n’est pas dupe.

De plus, soyons de bon compte, l’intérêt de discuter démocratiquement de la nécessité des provinces en Wallonie est primordial. Nous saluons donc la décision de la majorité de porter le débat au Parlement wallon.

Toutefois, pour DéFI, la priorité est ailleurs, à savoir rationaliser les 103 intercommunales en Wallonie. Si nous reconnaissons la bonne démarche de la majorité à rationaliser et supprimer certaines intercommunales, DéFI s’étonne qu’elle priorise le démantèlement d’institutions démocratiques comme les provinces, plutôt que de rationaliser des institutions opaques comme les intercommunales qui serviront sans nul doute à recaser les militants des partis politiques dans des conseils d’administration.

Enfin, DéFI félicite la majorité de leur proposition de mettre fin aux arrondissements électoraux et donc à l’apparentement. De même de ce qui devrait être fait à Bruxelles, nous félicitons la majorité sur la fin de la dévolution de case de tête pour les élections. Toutefois, nous sommes surpris de constater qu’aucune mesure concernant le décumul de mandats n’a été proposée par la nouvelle coalition, autorisant ainsi certains bourgmestres à cumuler avec un poste de député. Deux postes qui demandent pourtant un travail à plein temps. DéFI sera extrêmement attentif au respect de certaines promesses électorales, comme celles des Engagés visant à plafonner les rémunérations des mandats.

Fédération Wallonie-Bruxelles

À l’instar de la déclaration de politique régionale wallonne, DéFI constate avec regret qu’aucune trajectoire budgétaire n’a été déterminée. De plus, dès lors qu’aucun accord de gouvernement bruxellois est à l’ordre du jour :

La déclaration de politique communautaire proposée par la majorité oublie, de fait, la spécificité des besoins culturels, scolaires et sanitaires de Bruxelles qui restent particulièrement différents de la Wallonie.

Fabian Maingain, député à la Fédération Wallonie-Bruxelles

Concernant l’enseignement obligatoire, DéFI s’étonne de ne voir aucune mesure visant à instaurer une deuxième heure de philosophie et de citoyenneté alors que les partis de la majorité étaient favorables à cette idée. Pour DéFI, ce cours reste primordial pour former les citoyens belges de demain. À cela, s’ajoute l’absence totale et non équivoque de la protection de la neutralité dans les établissements scolaires et même dans les administrations publiques régionales.

DéFI s’attriste d’être désormais le seul défenseur de la neutralité de l’État, et ce, alors que le Mouvement Réformateur annonçait la garantir durant la campagne.

Si nous comprenons et saluons la nouvelle répartition budgétaire au sein des réseaux de l’enseignement obligatoire, pour DéFI, il est nécessaire de garantir que l’investissement réalisé dans l’enseignement, le soit de manière objective. Particulièrement dans le cadre de la rénovation des bâtiments scolaires qui reste une priorité pour les gouvernements compétents, force est de constater que la majorité ne compte pas investir massivement dans de telles rénovations. Les priorités exigées par le corps enseignant résident dans la taille des classes, la qualité des infrastructures et le besoin de revalorisation du métier, toutes absentes de cette déclaration.

De plus, la majorité entend supprimer le statut de la profession, qui est un avantage important des enseignants, des détachés pédagogiques et des enseignants nommés dans le milieu associatif. Pour DéFI, c’est une erreur et nous constatons qu’une fois de plus, les enseignants sont dans le collimateur.

Qui ignore que trouver des enseignants compétents devient extrêmement difficile pour de nombreux établissements scolaires ? Qui ne voit pas que cette déclaration rend la carrière d’enseignant beaucoup moins attractive ? De même, que deviendra notre enseignement provincial, de haute qualité, dans le cadre d’une fusion des réseaux qui va à contresens des études montrant qu’au-delà d’un certain nombre d’élèves ou d’étudiants, les structures ne sont plus humainement gérables ?

La bonne gouvernance ne consiste pas à jongler avec des tableurs Excel, elle est prioritairement une affaire de relations humaines. L’humain est un mot qui semble étranger à cette déclaration. Entre rationaliser et raisonner, il y a un large fossé.

Après un gouvernement MR-PS-Ecolo qui promettait des logements sociaux sans pouvoir les financer, le futur gouvernement MR-Engagés nous promet des réductions d’impôts sans vraiment savoir qui paiera l’addition. Ce nouveau gouvernement n’aura qu’un seul objectif en ligne de mire : le socio-économique, en laissant sur le bord de la route : l’environnement, le tissu associatif et l’enseignement. Il démontre ainsi la nécessité d’un libéralisme qui soit aussi social et progressiste, que seul DéFI continue d’incarner.

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