Libramont : la minorité refuse que
la commune se fasse presser comme un citron !

– 16 DECEMBRE 2024 –

Ce n’est plus un secret, l’Arizona envisage de limiter à deux ans le paiement d’allocations de chômage. Cette mesure pourrait amener quelque 90 000 personnes à se tourner vers les CPAS, non sans impacter les finances communales. A Libramont-Chevigny, la résistance s’organise avec l’opposition EquiLibr’ qui vient de déposer une motion sur la table du Conseil communal.

  • Publié le 16.12.2024

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Pour les conseillers communaux Jonathan Martin (DéFI) et Cédric Willay (PS) ainsi que pour le conseiller de l’action sociale Claude Van Grembergen (Ecolo), il faut arrêter de presser les communes comme des citrons.

“Trop, c’est trop”, estime Jonathan Martin, chef de file de la minorité à Libramont-Chevigny. “Ces dernières années, les communes ont déjà dû faire face à de multiples crises et ont vu plusieurs dépenses de transfert augmenter de façon significative. Mais avec cette mesure de l’Arizona et d’autres portées par le Gouvernement wallon, comme  la fin de la majoration de 1% du fonds des communes et le gel de l’indexation des subventions APE, les communes vont se retrouver au bord de l’asphyxie”, prévient-il.

Le risque est ainsi grand, pour le groupe EquiLibr’, de devoir toucher à la qualité des services rendus aux citoyens voire à la fiscalité.

“En avril 2024, on comptait 83 bénéficiaires du RIS sur Libramont-Chevigny. Mais ce chiffre, d’après les projections de la FGTB, pourrait subir une augmentation de 88% en cas de réforme. On se retrouverait alors avec 156 bénéficiaires et, plus que probablement, avec une nouvelle augmentation de l’intervention communale”, alerte Cédric Willay, président sortant du CPAS de Libramont-Chevigny et actuel conseiller de la minorité.

Le groupe EquiLibr’ rappelle aussi que plusieurs études scientifiques et rapports publics mettent en doute l’efficacité d’une telle mesure. En outre, celle-ci aurait pour effet de faire perdre tout son sens à des dispositifs d’insertion professionnelle comme les article 60 et 61. C’est pourquoi, la minorité appelle la majorité à se mettre autour de la table pour discuter du texte qu’elle a déposé. Elle se dit aussi ouverte à d’éventuels amendements afin que l’initiative dispose d’un important soutien pour lui donner davantage de poids.

Ce texte réclame le maintien de la pleine solidarité fédérale sur l’indemnisation des risques du chômage et s’oppose à une limitation des allocations de chômage après deux années de recherche active d’emploi ainsi qu’à tout affaiblissement de la solidarité organisée au niveau fédéral et au sein de la Sécurité sociale. Il s’oppose aussi à toute régionalisation de la Sécurité sociale et à tout renvoi des bénéficiaires à charge des pouvoirs locaux. Il réclame également le maintien d’un service régional de l’emploi dédié à l’accompagnement et à la formation des chercheurs d’emploi de longue durée, doté de moyens suffisants. Enfin, il s’oppose à la création de jobs au rabais à destination des chômeurs de longue durée.

“Mais nous demandons aussi à la nouvelle présidente du CPAS d’évaluer, aussi précisément que possible, le coût que représenterait cette limitation des allocations de chômage pour notre CPAS (RIS, aides complémentaires, locaux, équipement, personnel..) et de le communiquer au Conseil communal. Si nécessaire, je formulerai également la demande lors d’une prochaine réunion du Conseil de l’action sociale”, ajoute Claude Van Grembergen, conseiller de l’action sociale.

Rendez-vous donc ce mercredi 18 décembre pour connaître l’accueil réservé à cette motion. A défaut d’accord, les mandataires EquiLibr’ se disent prêts à porter leurs doléances jusqu’à Namur et Bruxelles. Des doléances qui pourraient bien être accompagnées de quelques caisses de citrons pressés…

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