Limitation des indemnités de licenciement : les travailleurs plus âgés, grands oubliés de la réforme Clarinval

À la Chambre, François De Smet a interpellé le ministre David Clarinval sur la volonté du gouvernement de plafonner à un an les indemnités de licenciement pour les nouveaux contrats. Une réforme qui inquiète, notamment pour ses conséquences sur les travailleurs les plus âgés

  • Publié le 30.05.2025

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Le gouvernement fédéral poursuit sa politique de flexibilisation à tout prix du marché de l’emploi. Parmi les mesures prévues figure une réforme discrète mais lourde de conséquences : limiter les indemnités de licenciement à un maximum de 52 semaines soit 1 an, quelle que soit l’ancienneté, pour tous les nouveaux contrats de travail.

Cette réforme marque un nouveau recul des protections dont bénéficient les travailleurs expérimentés.

Le préavis est une protection du travailleur, d’autant plus précieuse pour ceux qui ont consacré leur carrière à faire évoluer leur entreprise. Cette réforme risque de transformer les quadras et quinquas en variables d’ajustement.

François De Smet, député fédéral

Le contexte, déjà difficile pour de nombreux travailleurs âgés, ne fait que renforcer leurs inquiétudes. Concurrence accrue, automatisation, recours croissant à l’intelligence artificielle : autant de défis auxquels s’ajoutent désormais des protections sociales affaiblies : pensions rabotées ou encore allocations de chômage réduites.

Une réforme qui accroît la précarité

Si le ministre Clarinval justifie sa mesure par la volonté de favoriser l’embauche et la flexibilité, François De Smet rappelle que la réforme pénalise ceux qui changent d’emploi sur le tard.

Vous touchez précisément les travailleurs qui, demain, devront signer un nouveau contrat : ceux qui ont été licenciés, qui ont osé se reconvertir, qui veulent rebondir. Vous leur enlevez l’un des rares filets de sécurité qui leur restaient.

Le plafonnement des indemnités de licenciement est présenté comme un alignement sur les pratiques d’autres pays européens. Mais comme le rappelle DéFI, chaque système a ses équilibres. En Belgique, la longueur du préavis est justement ce qui compense un taux d’imposition élevé et un coût du travail important.

DéFI n’est pas opposé à la modernisation du marché du travail, mais celle-ci doit se faire de manière juste. Elle ne peut consister uniquement à réduire les droits des travailleurs, sans contrepartie, ni accompagnement renforcé pour les plus vulnérables.

Le rôle d’un gouvernement n’est pas de fragiliser les travailleurs, mais de leur donner les moyens de s’adapter aux mutations du monde du travail

DéFI continuera de s’opposer à toute réforme déséquilibrée qui fait reposer le poids de l’adaptation uniquement sur les épaules des travailleurs, et notamment des plus âgés.

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Sophie Rohonyi Michel Claise

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