La détention et le procès du journaliste Julian Assange
LE MERCREDI 16 JUIN 2021
Les députés François De Smet (DéFI), Samuel Cogolati (Ecolo), Malik Ben-Achour (PS) et Nabil Boukili (PTB) ont fait parvenir à l’Ambassade des Etats-Unis, le courrier ci-dessous. Et ce, afin de plaider auprès du Président Joe Biden pour que les charges retenues contre Julian Assange aux Etats-Unis soient abandonnées.

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Publié le 16.06.2021
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Dans ce courrier, les députés plaident pour que les charges retenues contre lui aux États-Unis soient abandonnées, ont-ils annoncé alors que le président américain était en visite en Belgique.
Le Journal l’Avenir contextualise l’affaire Wikileaks : « son fondateur, Julian Assange, a été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans reclus à l’ambassade d’Équateur à Londres, où il s’était réfugié alors qu’il était en liberté sous caution.
Il craignait une extradition vers les États-Unis ou la Suède, où il a fait l’objet de poursuites pour viol qui ont depuis été abandonnées. L’Australien, soutenu par nombre d’organisations de défense de la liberté de la presse, risque aux États-Unis 175 ans de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. Les États-Unis lui reprochent d’avoir mis en danger des sources des services américains, accusation qu’il conteste. Début janvier, la justice britannique a refusé l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis. Les avocats représentant les États-Unis ont toutefois fait appel de cette décision. En attendant, Julian Assange reste en détention.
En février dernier, les quatre députés belges avaient écrit un courrier adressé au gouvernement britannique, l’appelant à mettre fin à la procédure d’extradition en rendant immédiatement la liberté au fondateur de WikiLeaks. »
En outre, nous voudrions rappeler que la divulgation d’informations dans l’intérêt public est protégée par le droit international des droits de l’homme et ne devrait donc pas être criminalisée.
Traduction française du courrier
Cher Monsieur le Président Biden,
Chère Madame la Vice-Présidente Harris,
Cher Monsieur le Secrétaire d’Etat Blinken,
Cher Monsieur le procureur général Garland,
Dans le cadre de votre présence au sommet de l’OTAN à Bruxelles, nous voudrions, en tant que membres du Parlement fédéral belge, exprimer nos plus vives inquiétudes face aux violations persistantes des droits de l’homme les plus élémentaires de Julian Assange.
Le 4 janvier 2021, la justice britannique a pris la décision de ne pas extrader Julian Assange pour des raisons de santé, décision contre laquelle le gouvernement américain a fait appel.
Comme nous trouvons ces développements extrêmement préoccupants, nous voudrions souligner les déclarations alarmantes du Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants concernant la détérioration continue de la santé de Julian Assange depuis son arrestation et sa détention en 2019, soulignant que sa vie est désormais en danger.
Le 28 janvier 2020, l’Assemblée du Conseil de l’Europe a, en outre, adopté une résolution dénonçant le dangereux précédent que créeraient la détention et les poursuites pénales de Julian Assange pour les journalistes. Le 20 février 2020, l’Assemblée a également reconnu que l’extradition d’Assange aurait un impact majeur sur la liberté de la presse et a exprimé ses préoccupations concernant les mauvais traitements potentiels auxquels il pourrait être confronté en prison.
Si nous reconnaissons la légitimité des États-Unis à demander l’extradition d’individus qui ont enfreint les lois sur la sécurité nationale, il est néanmoins de notre devoir constitutionnel, en tant que députés, de défendre activement les libertés individuelles fondamentales que nous avons été chargés de protéger.
Nos nations partagent toutes deux des valeurs démocratiques fortes. Nous avons bâti notre relation diplomatique sur notre volonté commune de défendre les droits et libertés indéniables qui unissent nos Nations.
À cet égard, nous tenons à réaffirmer avec force que la publication d’informations dans l’intérêt public est une pierre angulaire de la liberté de la presse. Le public a, en effet, le droit légitime d’obtenir des informations sur les comportements répréhensibles des autorités de l’État.
En outre, nous voudrions rappeler que la divulgation d’informations dans l’intérêt public est protégée par le droit international des droits de l’homme et ne devrait donc pas être criminalisée.
Ainsi, les poursuites à l’encontre de Julian Assange mettent gravement en danger la liberté de la presse et la liberté d’expression car elles mettent en examen ces libertés. Le seul moyen possible d’éviter ce malheureux précédent reste sa libération.
Il a été porté à notre attention que différentes résolutions émanant à la fois des partis républicain et démocrate ont demandé l’abandon de toutes les charges retenues contre Julian Assange. Nous vous exhortons à les considérer.
En abandonnant les charges retenues contre Julian Assange et en réitérant, une fois de plus, le respect des droits fondamentaux, dont la liberté d’expression qui lui tient à cœur, les États-Unis d’Amérique sont en mesure d’adresser un message fort à ceux qui, aujourd’hui, rejettent beaucoup de valeurs qui nous permettent de vivre ensemble en paix.
Cordialement,
DE SMET François,
BEN-ACHOUR Malik,
COGOLATI Samuel,
BOUKILI Nabil,
Membres de la Chambre des Représentants
Courrier original
Subject: The detention and lawsuit of the journalist Julian Assange
Brussels, Belgium.
15th June 2021
Dear Mr. President Biden,
Dear Mrs. Vice-President Harris,
Dear Mr. Secretary of State Blinken,
Dear Mr. Attorney General Garland,
In the light of your presence at the NATO Summit in Brussels, we would like, as Members of the Belgian Federal Parliament, to express our deepest concerns over the persistent violations of Julian Assange’s most basic human rights.
On January 4th, 2021, the British Judiciary has taken the decision not to extradite Julian Assange for health reasons, a decision to which the US government has appealed.
As we find those developments extremely worrying, we would like to underline the alarming declarations of the United Nations Special Rapporteur on Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment with regards to the continued deterioration of Julian Assange’s health since his arrest and detention in 2019, emphasizing that his life is now at risk. On January 28th, 2020, the Assembly of the Council of Europe further adopted a Resolution denouncing the dangerous precedent for journalists that the detention and the criminal prosecution of Julian Assange would set. On February 20th, 2020, the Assembly also recognized that Assange’s extradition would have a major impact on the freedom of the press and expressed its concerns with regards to the potential ill-treatments that he could face in prison.
If we recognize the US legitimacy to request the extradition of individuals who have infringed national security laws, it is nonetheless our constitutional duty, as Members of Parliament, to actively uphold the basic fundamental individual freedoms we were entrusted to protect.
Our Nations both share strong democratic values. We have built our diplomatic relationship on our common will to defend the undeniable rights and freedoms that bind our Nations together.
In that regard, we would like to strongly reaffirm that the publication of information in the public interest stands as a cornerstone of the freedom of the press. The public has indeed the legitimate right to obtain information about state authorities’ misconduct.
Furthermore, we would like to recall that the release of information in the public interest is protected under international human rights law and therefore should not be criminalized.
Thus, the prosecution of Julian Assange gravely endangers the freedom of the press and the freedom of expression as it directly puts those freedoms on trial. The only possible way to avoid this unfortunate precedent remains his release.
It has come to our attention that different resolutions emanating both from the Republican and the Democratic parties have requested all charges against Julian Assange to be dropped. We would urge you to consider these.
By dropping the charges against Julian Assange and by reiterating, once again, the upholding of fundamental rights, including the freedom of speech dear to its heart, the United States of America is able to send a strong message to those who, today, reject so many of the values that allow us to live together in peace.
Yours sincerely,
DE SMET François,
BEN-ACHOUR Malik,
COGOLATI Samuel,
BOUKILI Nabil,
Members of the Chambers of Representatives
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