Charleroi : les citoyens doivent avoir un accès au « cash de proximité »

– LE 28 JUIN 2023 –

Notre conseiller communal, Jean-Noël Gillard, a interrogé la majorité (PS-Ecolo-C+) sur le phénomène de désertification bancaire dont est victime la Ville de Charleroi et son bassin.

  • Publié le 28.06.2023

  • min.

Une inquiétude depuis 2021

Parmi les constats de l’époque, la ville de Charleroi était fortement touchée par le phénomène de fermeture des agences bancaires. « On y retrouvait moins de banques par habitants que dans le reste du pays. Charleroi figurait dans le bas du classement avec une agence bancaire seulement pour 4.213 habitants (presque moitié moins qu’à Gand). Entre 2015 et 2018, 11 banques avaient »déserté le territoire carolo ».

Le phénomène s’intensifie

En effet, à la faveur d’une intervention communale, l’élu amarante revient sur les fermetures d’agences bancaires sur le territoire carolo. « Nous apprenons que la banque ING de Ransart va prochainement fermer ses portes aux clients », souligne Jean-Noël Gillard. « Ce sont près de 8.600 Ransartois qui se retrouveront privés d’une agence bancaire ING pour les accompagner dans leurs démarches. Sans compter que cette fermeture entraîne la disparition des distributeurs automatiques de billets ».

Et de poursuivre : « Nous le savons, la suppression des distributeurs de billets est particulièrement problématique pour de nombreux commerçants, riverains ou restaurants dans nos quartiers. Certaines personnes âgées également optent encore majoritairement pour des paiements en espèces ».

Les compensations doivent répondre aux besoins !

Aujourd’hui, en compensation de la fermeture des banques et des distributeurs de billets, les quatre grandes banques belges ont créés une plate-forme, Batopin, avec l’engagement d’assurer une présence équilibrée de « points cash commun » sur l’ensemble du territoire.

A ce stade, seul cinq de ces points sont installés ou en cours de développement à Charleroi. Il n’en est pas prévu d’autres selon les informations communiquées sur le site de la plate-forme.

De nombreuses questions se posent : Quel est le pouvoir de recommandation de la Ville auprès de la plateforme ? La Ville a-t-elle la capacité de forcer la banque à installer des points cash là où les citoyens en ont besoin ? La taxe sur les établissements bancaires viendra-t-elle à s’appliquer sur les points cash commun ? Qui assure l’entretien et la sécurisation de ces endroits ?

De nouveaux constats

Selon le rapport de recherche de l’Iweps réalisé en octobre 2022 sur l’accès aux distributeurs en Wallonie, de nouveaux constats sont apparus pour le territoire de Charleroi. Les enseignements sont alarmants :

  • Les anciennes communes de l’entité disposent de peu de distributeurs de
    billets par rapport à leur population.
  • Les communes de Goutroux, Roux et Dampremy ne disposent d’aucun
    distributeurs de billets.
  • Les communes de Marchienne-au-Pont et de Monceau-sur-Sambre sont en « zone rouge », ce qui correspond à un distributeur pour 5.001 à 11.477 habitants.
  • Le district ouest de Charleroi est donc mal desservi en distributeurs de billets au regard de sa population.
  • La commune de Montignies-sur-Sambre est en zone rouge également.
  • Le phénomène risque de s’intensifier dans les communes de Jumet, Ransart, Gilly avec un distributeur de billet pour 3.501 à 5.000 habitants.
  • Les communes les plus épargnées sont le centre-ville de Charleroi et Gosselies en « zone verte » et connaissent, paradoxalement, l’installation de distributeurs Batopin.
  • En ce qui concerne les besoins liés aux populations présentielles, la Ville de Charleroi, qui présentait déjà une sous-offre théorique par rapport à sa population résidente, accroît ce déficit (+15 000 à 25 000 personnes).

Impact sur le budget communal

A l’occasion de la modification budgétaire n°2 nous apprenons que les recettes liées à la taxe sur les établissements bancaires connaissent une baisse importante de l’ordre de 25 % en raison de la fermeture des agences bancaires. En effet, les recettes diminuent de 204.479 euros à 154.000 euros soit une diminution de 50.749,28 euros.

« Pour rappel, le Règlement prévoit une taxe dont le taux est fixé à 500 euros « par poste de réception au sein d’un établissement bancaire. La formulation actuelle ne permet pas de taxer les points Batopin. Cela constitue un manque à gagner pour la Ville et, au vu de cette tolérance, pourrait encourager les banques à fermer des distributeurs de billets au sein de leurs agences bancaires « , note le conseiller communal.

A Montigny-le-Tilleul aussi

La Banque BNP Paribas de Montigny-le-Tilleul, à la rue de la Place, fermera aussi ses portes. Maria Mignone et Bruno Renard, à la tête de la section locale de DéFI expliquent : « Nous sommes redirigés vers la banque BNP Paribas de Charleroi au centre du Boulevard Tirou. Evidemment, Une banque, c’est aussi un service à la population. A ce stade aucun compensation Batopin n’est annoncée pour les deux communes de notre entité. Rappelons que cette banque avait déjà fait l’objet d’une fusion en mars 2021 avec la banque d’Ham-sur-Heure-Nalinnes pour ne plus s’occuper que des services aux entreprises ».

« Nous devons assurer aux citoyens un accès au « cash de proximité » », ajoute Jean-Noël Gillard. Et de formuler les propositions suivantes :

  • Une planification et une concertation entre la Ville de Charleroi et la plateforme Batopin afin de faire coïncider le placement des « points cash » aux besoins identifiées sur le territoire.
    Les besoins étant essentiellement identifiés dans l’ouest de Charleroi (Goutroux, Roux, Dampremy, Marchienne-au-Pont, Monceau-sur-Sambre, …).
    Anticiper les besoins à venir dans les communes où le phénomène semble s’intensifier comme les communes de Jumet, Ransart, Gilly avec un distributeur de billet pour 3.501 à 5.000 habitants.
  • Une actualisation de la taxe sur les établissements bancaires qui, en son temps, ne prenait pas en compte les dispositifs Batopin et échappe donc à toute fiscalité locale.

Tags

  • Droit des consommateurs

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