Désertification bancaire : y a-t-il une banque dans le coin ?
LE MARDI 23 FÉVRIER 2021
Le phénomène de disparition des guichets et des bornes de retrait de liquidités dans les banques ne fait que s’accentuer avec les années. Pour Jean-Noël Gillard, conseiller communal à Charleroi, et Christel Micelli, conseillère communale à Courcelles, interpelle la majorité de leur commune respective ce lundi 22 février.
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Publié le 23.02.2021
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Notre conseiller communal à Charleroi parle d’expérience : « Nous entendons de plus en plus de riverains et de commerçants s’inquiéter de la fermeture des établissements bancaires. Encore récemment, à Jumet, une dame de passage, après avoir baissé la vitre de sa voiture, me demanda quelle était la banque la plus proche. De là où nous étions, rue Louis Lambert, il était difficile de correctement la renseigner et encore heureusement qu’elle était en voiture ! Les banques nous assurent depuis un bon petit moment que les citoyens ne se rendent plus aux guichets et que seule une petite poignée d’opérations nécessitent la présence en personne à la banque. Soyons francs du collier, rien n’est réellement mis en œuvre pour nous encourager à fréquenter les services « in real life » des agences bancaires. »
Pour Christel Micelli, « il est impératif de se préoccuper de ce phénomène de désertification bancaire, d’autant plus que la crise sanitaire accentue toutes les inégalités face au développement des nouvelles technologies, et la manière dont celles-ci nous sont finalement imposées. »
Un grand nombre de petits achats se règlent encore en cash
Oui, la crise de la Covid montre une explosion de l’e-banking et un recours plus important aux opérations via applications (smartphones et tablettes) mais, pour Jean-Noël Gillard, il n’en demeure pas moins que l’existence des agences bancaires et des distributeurs de billets reste vitale pour bon nombre de nos concitoyens et que notre commune doit pouvoir préserver ce service à la population.
« La présence d’agences bancaires joue un rôle important pour nos commerçants de quartier qui profitent de leur proximité, surtout celle des distributeurs de billets. N’oublions pas qu’un grand nombre de nos achats (boulangerie, épicerie, librairie, etc.) continuent de se régler en cash au travers de petits montants. Leur présence est aussi essentielle pour la vitalité, voire la survie, de nos différents marchés (Jumet, Monceau, Gilly, etc.) qui, s’ils sont des lieux de commerce constituent aussi des moments de rencontre et de convivialité.
Les distributeurs de cash permettent aussi aux commerçants de quartier de se débarrasser de certains frais comme celui de l’usage d’un terminal de paiement dont les coûts sont relativement lourds. »
Il en va de même à Courcelles, constate notre conseillère Christel Micelli : « Nous entendons de plus en plus de riverains s’inquiéter de la fermeture des agences bancaires dans nos villages. Y a-t-il un guichet dans le coin ? Comment puis-je récupérer mes extraits de comptes ? Je dois payer une facture, comment je fais maintenant sans appareils automatiques ? Et bien d’autres interrogations demeurent encore actuellement !
Pour commencer, constatons la fermeture de l’agence à Gouy-les-Piéton, ainsi que l’agence «Fortis»/BNP de Trazegnies ; Constatons aussi la fermeture des guichets et l’accueil de l’agence «Fortis», à Courcelles. Vu que c’est parti dans ce sens, nous n’osons pas imaginer l’avenir sans se poser véritablement de question quant aux effets liés à cette désertification bancaire. »
Exclusion financière des plus vulnérables
Pour illustrer la problématique, notre conseiller communal donne l’exemple de l’avenue Mascaux à Marcinelle, à quelques pas de la maison communale, où « le distributeur de billets de la banque « Argenta » est en rade depuis de nombreux mois maintenant et personne, mis à part les riverains et commerçants du quartier, ne semble s’en émouvoir. Cette situation détériore le commerce local car les clients sont redirigés vers des distributeurs un peu plus éloignés, ce qui peut, à terme, les dissuader de revenir et de préférer au final le confort de mégastructures commerciales comme Ville 2 ou Rive gauche.
Le drame aussi dans cette histoire est que la disparition à petit feu des banques à des répercussions négatives pour tout le monde. Pensons à l’exclusion financière de publics plus vulnérables comme les personnes âgées qui n’ont pas toujours la possibilité de se déplacer facilement, ou encore de citoyens non formés aux outils numériques ou n’en disposant tout simplement pas (migrants, personnes à bas revenus ou surendettées, personnes handicapées). »
Nos deux conseillers communaux pointent les chiffres de la désertification bancaire à Charleroi et dans son bassin (Courcelles, Châtelet, Fleurus, etc.) ainsi que les annonces de fermeture. A titre d’exemple, entre 2015 et 2018, 11 banques ont déserté le territoire carolo.
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