Propos du Pape en Belgique :
une atteinte à la neutralité et aux droits des femmes
– LE 30 SEPTEMBRE 2024 –
Depuis longtemps, la confusion des genres entre chef d’Etat et chef de culte persiste. Le dernier exemple en date est l’intervention du Pape lors de sa visite en Belgique, qui est sorti de son rôle de chef d’Etat et a choqué par ses propos concernant les droits des femmes.
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Publié le 30.09.2024
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Tout avait pourtant bien commencé lorsqu’il a condamné les crimes sexuels commis sur des enfants au sein de l’Église. Pour les victimes, y compris celles entendues lors de la commission d’enquête parlementaire à laquelle Sophie Rohonyi a participé, ces paroles étaient cruciales. Toutefois, malgré ces condamnations, des actes concrets manquent toujours pour prévenir ces abus, sanctionner les coupables et indemniser les victimes.
Malheureusement, ces propos constructifs ont vite été éclipsés par des déclarations inadmissibles sur la place des femmes dans la société. Le Pape a dépassé son rôle de chef d’État en tentant de s’immiscer dans les travaux parlementaires, remettant en cause la neutralité de l’État. Pire encore, il a tenu des propos faisant l’apologie du patriarcat, réduisant les femmes à leur rôle de mère et condamnant toute forme d’émancipation. Ces paroles ont choqué même les étudiants de l’Université Catholique de Louvain, qui attendent de l’Église qu’elle soit en phase avec son temps.
En plus de cela, le Pape a attaqué de manière virulente le droit à l’avortement, allant jusqu’à qualifier, le jour même de la Journée mondiale du droit à l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse), notre loi de 1990 de « meurtrière ». Une telle stigmatisation des femmes, qui ont besoin d’une législation protectrice, est inacceptable. Au lieu de soutenir les femmes dans des moments difficiles, ces propos les condamnent et les culpabilisent, alors qu’elles devraient pouvoir compter sur un cadre législatif juste et bienveillant.
Face à ces propos choquants, il est plus que jamais nécessaire de protéger et de renforcer le droit à l’avortement en Belgique. Ce qui choque encore plus, c’est le silence des Engagés et du MR. Les Engagés, historiquement opposés à l’IVG, n’ont pas surpris par leur absence de réaction. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles DéFI a toujours refusé toute fusion avec ce parti. En revanche, le silence du MR est plus surprenant.
Rappelons que la loi de 1990 avait été portée par des socialistes et des libéraux. Ce silence montre que le MR n’est plus le parti libéral et progressiste qu’il prétend être, mais un parti virant vers l’ultra-conservatisme.
Nous attendons donc une réaction ferme de la Ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib. Comment la Belgique, État neutre et laïc, peut-elle tolérer une telle ingérence d’un chef d’État théocratique dans ses affaires ?
DéFi constate que la venue du Pape François en Belgique a largement dépassé le cadre de la visite d’un chef d’Etat. En effet, cette visite a été le prétexte à une condamnation directe et violente de femmes souffrantes. Elle a également conduit à la condamnation arbitraire de personnes appartenant au personnel soignant.
L’ambiguïté entretenue entre les relations privées du Pape avec la famille royale et celles, publiques quant à elles, de chefs d’état, est particulièrement choquante.
Plus que jamais, DéFI soutient que la laïcité politique est absolument nécessaire du point de vue constitutionnel.
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