Schéma de développement territorial en Wallonie : et les grands perdants sont…
-Le 5 juillet 2023-
DéFI a pris connaissance du projet de Schéma de développement territorial initié par le Gouvernement wallon PS-MR-Ecolo. Si nous sommes d’accord sur le fait de limiter l’étalement urbain et sur l’utilité de certaines balises, nous refusons le diktat des dirigeants wallons, singulièrement lorsqu’ils pénalisent l’autonomie communale et les propriétaires de terrains constructibles.
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Publié le 05.07.2023
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Le Gouvernement wallon a adopté le 30 mars 2023 le projet de Schéma de développement territorial (SDT), lequel est soumis actuellement à la consultation citoyenne. Comme l’explique l’Union des villes et communes de Wallonie (UVCW) dans un récent avis, le SDT est un document d’orientation essentiel, qui trace les grandes lignes du développement territorial wallon et destiné à guider les différents acteurs de celui-ci. Son adoption impactera directement et durablement le développement territorial local pour les années à venir.
Parmi les objectifs voulus par la majorité wallonne, on retrouve la maîtrise de l’artificialisation et la lutte contre l’étalement urbain. Et pour y parvenir, il y a notamment l’identification de “centralités” (= villes, villages ou quartiers dotés d’un certain nombre de services ou avec une certaine densité) : ces dernières deviendraient prioritaires sur tous les autres espaces. Ou comment créer des inégalités alors qu’on peine déjà à assurer un service minimum dans les zones rurales.
Pour DéFI, le texte en discussion va réduire l’autonomie des communes en matière d’aménagement du territoire alors qu’elles sont les plus à même de connaître, comprendre et gérer leur territoire en fonction des besoins et des réalités locales.
En effet, si le texte passe comme tel, les communes ne pourront plus œuvrer que dans le cadre fixé par le SDT en privilégiant les investissements dans lesdites centralités au détriment des autres. Et de là à penser que des subsides régionaux soient conditionnés à ces choix, il n’y a qu’un pas que nous nous refusons à prendre le risque de franchir.
En outre, le projet de SDT prévoit de contraindre les communes à adopter un Schéma de développement local, sorte de petit frère du texte wallon. Quand on connaît le temps et l’argent nécessaire pour aboutir à un tel document – et aussi l’état des finances communales – est-ce bien nécessaire de contraindre toutes les communes à réaliser ce travail ? Qui va financer celui-ci ? Sans compter que les bureaux d’études habilités à cette fin ne courent pas les rues et qu’il n’est pas certain d’en trouver en suffisance pour atteindre l’objectif…
Il y a aussi le risque pour les propriétaires de terrains urbanisables qui seraient situés en dehors de ces centralités de voir la valeur de leurs propriétés se réduire. Ce n’est ni envisageable ni acceptable.
Arrêtons de tout miser sur les villes et autres centres (péri)urbains ! Ce texte nie à lui seul toute une série de zones rurales, moins équipées, moins denses mais qui font tout autant le charme et l’attrait de nos régions.
Outre ces questions de fond, se posent également des questions de procédure qui laissent nos élus locaux – et ils ne sont pas les seuls – perplexes. Notamment en raison du très court délai laissé aux autorités locales pour remettre un avis alors que l’un des objectifs poursuivis est de favoriser la participation citoyenne !
N’y a-t-il pas plus urgent à faire pour relancer la Wallonie que de classer les gens dans telle ou telle zone ? N’y a-t-il pas plus urgent à faire pour relancer la Wallonie que de consacrer autant de moyens financiers, notamment sous la contrainte, pour de tels documents qui partent certainement d’un bon sentiment de cohérence mais dont l’efficience reste à démontrer, notamment quand on sait que des outils intéressants existent déjà aujourd’hui ? Réinventer la roue ne va pas nous faire évoluer davantage.
Ces différents arguments ont justifié les abstentions ou votes négatifs que plusieurs de nos municipalistes ont récemment émis sur le sujet dans les divers conseils communaux.
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