Tarification kilométrique intelligente : oui, mais avec équité et bon sens s’il vous plaît !

LE JEUDI 17 DÉCEMBRE 2020

Si le principe de tarification kilométrique intelligente, proposée par la Région bruxelloise, est louable, la proposition sur la table est clairement défavorable aux Wallons et Wallonnes. L’heure est donc à la concertation. DéFI en Wallonie invite le gouvernement wallon à sauter dans le train en marche, à supprimer sa taxe de circulation et à négocier une réforme qui soit aussi au bénéfice des Wallons.

  • Publié le 17.12.2020

  • min.

DéFI en Wallonie propose de la loyauté, du dialogue, de la concertation dans l’intérêt de tous et surtout du citoyen.

Pascal Goergen

Bruxelles en voiture ? Rarement un choix

Aux heures de pointe, se rendre à Bruxelles en voiture est rarement une partie de plaisir, encore moins un choix. Les embouteillages, nuisibles à l’activité économique et à la qualité de vie des Bruxellois, ont aussi un impact journalier sur la vie des navetteurs wallons, qui n’ont à ce jour que peu d’alternatives réalistes à la voiture pour rejoindre Bruxelles.

Embourbée dans les problèmes de mobilité, la Région bruxelloise s’est engagée sur le chemin de la tarification intelligente. L’objectif ? Changer les habitudes de circulation pour décongestionner la circulation.

Pour ce faire, Bruxelles supprime la bien connue taxe de circulation, qui est un prix forfaitaire payé par tous ceux qui possèdent une voiture. A la place, la capitale facturera des frais à tous ceux qui circulent dans ses rues et par-delà, à tous ceux qui pénètrent sur le territoire de la région. Plus nous roulerons aux heures de pointe, plus il nous en coûtera. Toutefois, la tarification est modulée : ce sera gratuit le soir et le week-end, et plus cher aux heures de pointe.

Un prix plus juste pour les citoyens

Gros souci pour les Wallons et les Wallonnes : au sud du pays, cette taxe de circulation n’est pas supprimée. Cela veut dire que les Wallon.ne.s, en plus de payer leur taxe, payeront également leur dû à Bruxelles. Ce surcoût est difficilement acceptable.

Si le principe, défendu par DéFI, est louable – une tarification intelligente, liée à l’usage qu’on fait de sa voiture, et non au simple fait d’en posséder une – il doit aussi être juste. Certes, les embouteillages coûtent cher, tant aux entreprises qu’aux travailleurs, et nuisent à la qualité de vie et à la santé.

Alors, quitte à réformer le mode de taxation, faisons-le avec intelligence et équité, c’est-à-dire dans les trois régions. Plutôt que de brandir la menace de poursuites juridiques ou d’aller à l’affrontement, DéFI propose de la loyauté, du dialogue, de la concertation dans l’intérêt de tous et surtout du citoyen.

DéFI en Wallonie exhorte le Gouvernement wallon à jouer pleinement le jeu de la concertation et ce, dans l’intérêt des Wallons. Seule une tarification raisonnable et harmonieuse sur l’ensemble du territoire permettra que l’initiative bruxelloise soit une opportunité pour tous. En effet, de nombreuses expériences dans d’autres villes européennes sont concluantes en matière de décongestion, pourquoi ne pas adopter ces pratiques chez nous ?

Une proposition à améliorer

Certes, le projet de tarification kilométrique tel qu’il est proposé par la Région bruxelloise est défavorable aux Wallons, et, bien qu’on ne soit qu’aux prémices du processus de concertation, il arrive sur la table à un moment où l’ensemble de la société fait face à de graves difficultés économiques.

Il a toutefois l’avantage de proposer – enfin – une piste de solution à un problème chronique que peu ont tenté de résoudre. Mis en œuvre sur l’ensemble du territoire, il présente des avantages pour le citoyen :

  • La mobilité sera améliorée tant sur les routes que dans les transports en commun
  • La qualité de l’air sera améliorée, et la santé de tous également
  • En tenant compte de l’usage que chacun fait de son véhicule, le prix payé sera plus juste

Un coût plus juste pour une mobilité plus efficiente !

« Nous demandons au gouvernement wallon de supprimer la taxe de circulation, et de s’inscrire dans une dynamique intelligente et à coût accessible, et ce dans l’intérêt des navetteurs wallons.

Pour que chaque Wallon et chaque Wallonne puissent tirer le meilleur parti d’une telle réforme, nous demandons également qu’une réelle alternative à la voiture soit offerte aux navetteurs, qu’ils viennent du nord ou du sud de Bruxelles. »

Les représentants et responsables DéFI en Wallonie

Nous demandons aux gouvernements de veiller à mettre en œuvre également

  • Des tarifs accessibles et intelligents, conçus avec discernement, qui tiennent compte des réalités professionnelles et sociales des travailleurs ;
  • Des parkings de dissuasion en suffisance (gare, stations de métro, entrées de ville…) et bon marché, voire gratuit pour les navetteurs ;
  • Une offre de transport en commun suffisante, avec des horaires adaptés aux besoins réels des navetteurs ;
  • L’accélération de la mise en route du RER, prioritairement à tout autre investissement en matière ferroviaire ;
  • La mise en place concertée d’incitants à la flexibilité horaire et au télétravail, au bénéfice des entreprises et des travailleurs.

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  • Mobilité

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