Traité avec l’Iran : un chantage insupportable
– LE 6 JUILLET 2022 –
Ce mercredi, en commission des Relations extérieures, la Vivaldi a voté en faveur du traité avec l’Iran. DéFI regrette ce vote qui envoie un message désastreux à nos ennemis comme à nos alliés : la Belgique est un pays qui peut être rançonné.

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Publié le 06.07.2022
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Le traité avec l’Iran permet le transfert mutuel de prisonniers, dont un travailleur humanitaire belge arrêté en février à Téhéran – et donc le retour potentiel de M. Assadi, terroriste condamné, en Iran. Pour DéFI, cela lui semble impensable que la Vivaldi soutienne une disposition pouvant permettre la libération d’un terroriste condamné.
« Nous comprenons bien que ce qui est en jeu ici c’est un échange », a souligné le député fédéral François De Smet face au ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (OpenVLD). « La liberté de l’un de nos ressortissants emprisonné de toute évidence arbitrairement, et peut-être la vie de M. Djalali, contre la remise en liberté d’un homme condamné pour préparation d’un attentat terroriste, à savoir M. Assadi. Nous sommes dans une situation impossible à laquelle il n’y a aucune porte de sortie qui soit pleinement satisfaisante ».
Oui, cela avait tout l’air d’un choix cornélien, surtout si on se mettait à la place des familles. Mais le problème était une question de principe : c’est qu’il s’agit surtout, ici, de chantage. D’un chantage de la part de l’Iran.
François De Smet regrette d’ailleurs le peu d’informations reçues du gouvernement sur un texte aussi sensible. Depuis mardi seulement, les députés sont au courant qu’Olivier Vandecasteele, le travailleur humanitaire belge, était détenu en Iran. « Devons-nous considérer comme normal que cet événement ait été tenu secret durant quatre mois ? » demande-t-il à la majorité. « Parce qu’en revisitant la séquence, […] on est quand même en droit de se dire, nous parlementaires, qu’on a tenté de nous faire approuver un texte sans nous livrer l’ensemble du contexte. »
Pour DéFI, ce traité crée un précédent grave en termes de faiblesse diplomatique. Il envoie le message que les vies ont un prix et peuvent servir de monnaie d’échange, mais surtout que notre justice, la justice belge, en a un aussi. C’est dire à l’Iran qu’on peut rançonner la Belgique. Ce qui est tout simplement inacceptable.
« C’est terrible, parce que, comment ne pas être sensible aux appels des proches ? Comment accepter que notre compatriote injustement emprisonné soit détenu sans raison ? », lance encore François De Smet. « Mais je ne peux pas croire que nous n’ayons pas nous-mêmes d’autres outils de pression sur l’Iran. Je ne peux pas croire que nous en sommes réduits à céder au chantage. La libération de M. Assadi est une victoire du terrorisme et prouve que notre Justice a un prix ».
DéFI exprime donc toujours des demandes fortes : que les différents traités d’assentiment présentés dans le projet de loi du gouvernement soient disjoints, que le traité avec l’Iran ne soit pas signé et qu’Assadi soit gardé afin qu’il purge sa peine.
En outre, DéFI demande que tous les moyens de pression nationaux et européens soient mis en œuvre pour aboutir à la libération sans délai ni condition de notre compatriote arbitrairement emprisonné.
« Ce traité fait de nous la proie des terroristes qui nous identifient comme pays faible », conclut François De Smet. « [Cela] nous amènera dans des années de difficultés insurmontables pour nous-mêmes, pour tous nos concitoyens en Iran, et aussi pour l’opposition démocratique de ce pays que nous aurons abandonnée ».
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