” Monsieur le ministre, il y a de grandes questions face auxquelles l’être humain reste sans réponses: quelle est l’origine de la vie? Sommes nous seuls dans l’univers? Et surtout, aujourd’hui: quelle est la position de la Belgique sur le traité européen avec le Mercosur?
En effet, rien ne va dans cette affaire: rien ne va dans le fait d’échanger des voitures allemandes contre des steaks argentins et rien ne va dans le fait de précariser des agriculteurs et des éleveurs, présents en nombre hier dans les rues de Bruxelles, en les mettant face à une concurrence déloyale.
Comme beaucoup ici, je suis favorable au principe du libre-échange. Mais l’échange cesse d’être libre dès lors que les conditions sont à ce point déloyales.
Nos éleveurs et nos agriculteurs ont raison de demander au monde politique, et notamment au monde politique fédéral chargé de coordonner le dossier, une clarification qui, pour l’instant, ne vient pas.
C’est aussi, comme l’a souligné ma collègue, une absurdité sur les plans environnemental et climatique.
Il est temps que l’Union européenne se dote à nouveau d’une forme de protectionnisme intelligent.
Nous n’avons sans doute pas à ce point besoin de biens venus de l’autre côté de la planète, alors que nous disposons de produits équivalents ici. Je vous accorde que, politiquement, l’affaire n’est pas simple: la Commission européenne insiste pour conclure un accord, de grands pays comme l’Espagne et l’Allemagne sont extrêmement favorables au traité avec le Mercosur, la France semble vouloir s’y opposer, alors que d’autres pays se tâtent encore. Pour la Belgique, on ne sait pas. Il semblerait que la Flandre, et donc la N-VA, penche davantage en faveur d’un accord avec le Mercosur.
Monsieur le ministre, vous contenterez-vous, comme c’est malheureusement souvent le cas, d’une molle abstention, ou obtiendrez-vous des garanties, une clause miroir, ou carrément un refus qui permettra de montrer que nous avons écouté nos éleveurs et nos agriculteurs, qui sont très légitimement inquiets? “