Parlement wallon : “Chers députés, il suffisait de lire…”

– LE 8 NOVEMBRE 2022 – 

“Chers députés, il suffisait de lire les budgets de ces dernières années pour constater noir sur blanc ce dérapage financier astronomique…”, réagit le président de DéFI Wallonie, Pascal Goergen, sur l’explosion des dépenses du Parlement wallon. Et de demander d’une part, à la Cour des Comptes, d’investiguer et d’objectiver la situation. Et d’autre part, de demander aux membres du bureau du Parlement wallon, de faire un pas de côté pour avoir manqué à leurs devoirs de gestion et de contrôle.

  • Publié le 08.11.2022

  • min.

La presse nous relate ces derniers jours l’explosion des dépenses du Parlement wallon. Si les actes posés par le greffier posent question, il serait trop simple d’exonérer de toute responsabilité les députés wallons et particulièrement ceux qui composent le bureau, sorte de conseil d’administration du Parlement.

Une simple et rapide lecture des budgets de l’institution (qu’ils votent annuellement) permettait de déceler l’envolée de plusieurs dépenses. Cette situation est inadmissible et est un énième épisode de la mauvaise gouvernance qui sévit en Wallonie, qui plus est dans l’antre de la démocratie, dans la maison des parlementaires qui est censée gérer la Région.

DéFI en Wallonie se penche depuis plusieurs jours sur ces révélations et tente de comprendre ce qu’il s’est passé.

Il y a d’abord cette délégation de pouvoir illimitée accordée au greffier (étiqueté MR) sous l’ancienne législature (sous l’ère de l’ancien président du Parlement André Antoine – Les Engagés). Comment peut-on confier à une seule personne autant de responsabilités et autant de pouvoir ? C’est incompréhensible.

Comment peut-on lire ou entendre que des rapports n’ont pas régulièrement été produits d’initiative par l’intéressé ou, à défaut, réclamés par les parlementaires qui auraient dû s’en émouvoir ?

En outre, nous nous interrogeons sur le rôle et le sérieux avec lesquels les parlementaires suivent les dépenses de l’institution. Cette explosion des coûts pour la nouvelle maison des parlementaires s’est retrouvée tant dans les budgets 2021 que 2022 et n’a pourtant fait sourciller aucun des députés qui, tout comme fin 2019, ont voté ces dépenses.

Un petit détour dans ces documents pour bien (re)préciser ces éléments par le détail des chiffres :

  • le budget 2019 reprend un montant de 4.580.801,92 € pour une première tranche pour la nouvelle maison des parlementaires
  • celui de 2020 mentionne un montant de 5.015.000 € pour le même poste
  • celui de 2021 reprend un montant de 13.540.000 € auxquels s’ajoutent 800.000 € de frais de mobilier, 2.420.000 d’aménagements audiovisuels et 450.000 € pour la jonction piétonne
  • celui de 2022 reprend un montant de 11.500.000 € pour le bâtiment. Mais le mobilier subit une solide indexation et dépasse le million d’euros ; idem pour les aménagements audiovisuels qui culminent désormais à 2.986.850 €.

Si des budgets sont des prévisions et ne sont donc pas des chiffres définitifs, si on peut même admettre que certaines dépenses soient reportées à l’année suivante, on peut légitimement s’interroger sur la non-vigilance des députés face à des montants aussi importants ainsi qu’à leurs évolutions.

En effet, les 4 budgets susmentionnés ne font pourtant qu’une dizaine de pages chacun. Comment peut-on imaginer qu’aucun des 75 élus wallons, sur base de ces documents, n’ait réagi à la lueur des chiffres grandissants des dépenses liées aux nouveaux bâtiments ? Une chose est sûre, aucun député ne peut dire aujourd’hui qu’il ne savait pas.

Pour Pascal Goergen, président de DéFI Wallonie, le constat est clair : “Les parlementaires wallons ont manqué à leur devoir. D’une part en donnant une ligne de crédit illimitée à un seul homme sans obligation de reporting ; d’autre part, en manquant de vigilance et d’esprit critique dans l’analyse et le vote des budgets de l’institution wallonne. C’est pour cela que nous demandons deux choses : premièrement, nous demandons instamment à la Cour des Comptes d’investiguer et d’objectiver la situation et deuxièmement, nous demandons aux membres du Bureau de faire un pas de côté pour avoir manqué à leurs devoirs de gestion et contrôle”.

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  • Bonne gouvernance
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