Que cache vraiment la manifestation du secteur de la petite enfance ?
– LE 4 OCTOBRE 2023 –
Plus de 2.000 enfants ont perdu leur place en crèche depuis 2020 selon la FeMape. Un chiffre alarmant lorsque l’on sait que plus d’un quart des structures d’accueil est issu du secteur privé non subventionné et que le taux de couverture est déjà trop bas (38%).
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Publié le 04.10.2023
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Vers une mort annoncée ?
Si l’inflation (salaires, baux, fournitures, énergie) a déjà sévèrement mis la trésorerie des crèches sous tension, et par ricochet celle des parents, le coup de grâce pourrait être apporté par certaines mesures de la Réforme Milac. Pensées pour augmenter l’accessibilité, la stabilité et la qualité des milieux d’accueil, les mesures entraînent cependant une complexification des démarches administratives et impactent directement la viabilité des crèches non subventionnées. Nous réclamons l’annulation urgente de certaines mesures de cette réforme, notamment celles qui obligent les nouvelles crèches privées à passer sous statut d’ASBL ou de société à finalité sociale, leur interdit de travailler avec du personnel sous statut d’indépendant ; les mesures concernant la contrainte de disposer d’un minimum de 14 places pour ouvrir une crèche ou encore de passer à 11h30 d’ouverture. De toute évidence, ces mesures anéantissent de nombreuses vocations ou provoquent le découragement, au lieu de favoriser l’ouverture de nouvelles structures pour répondre à une demande. Aujourd’hui, en moyenne, environ une famille sur trois trouve une place en crèche. Un chiffre qui varie selon les communes.
Soutenir la diversité des milieux d’accueil
Les crèches privées assument un rôle incontournable. Le type d’accueil d’une petite structure n’est pas le même que celui d’une grande, que ce soit au niveau pédagogique, du caractère familial ou de la flexibilité des horaires. D’autre part, les finances publiques ne permettent pas de pouvoir se passer de crèches privées au profit de structures uniquement publiques.
Pour répondre à l’urgence d’assurer une stabilité de l’offre, nous proposons de développer un système de chèques service accueil enfant, c’est-à-dire une aide financière sous forme d’allocation octroyée aux parents en fonction de leurs revenus. Nous suggérons également de permettre la mise à disposition par les services publics de bâtiments équipés et mis aux normes de l’ONE et des services de secours par ceux-ci et ce à coût réduits. Nous plaidons également pour augmenter l’autonomie de gestion des crèches subventionnées, ce qui permettrait de favoriser leur développement et ainsi augmenter tant le nombre de familles bénéficiaires que la qualité de l’encadrement des enfants.
Des mesures déconnectées de la réalité de terrain
Limiter le type de diplôme permettant d’accéder au titre de responsable/directeur de crèche et séparer la fonction de directeur de crèche de celle de personnel d’encadrement impacte sévèrement la viabilité des petites crèches. Nous sommes opposés à ce cloisonnement des fonctions dans des petites structures. Quant au plan Cigogne censé permettre la création de 5200 places d’ici 2026, la plupart des pouvoirs organisateurs n’ont toujours pas reçu de réponse officielle près d’un an après avoir répondu à l’appel à projet, tandis que, les crèches ont perdu dans l’intervalle, environ 2000 places d’accueil selon la FeMape. Il s’agit là pour DéFI d’une mauvaise articulation des différentes réformes en cours et dont les conséquences vont à l’encontre des objectifs du Gouvernement en la matière. Nous réclamons une accélération du plan Cigogne et notamment le lancement rapide d’un second appel à candidature simplifié comportant des délais de réponses strictes.
Concrètement
DéFI avance 8 axes de travail et 12 propositions pour soutenir les structures privées et renforcer ainsi la capacité d’accueil de la petite enfance en FWB. Florence Couldrey, échevine de la petite enfance à Auderghem, alertée par les inquiétudes soulevées par les acteurs de terrain, travaille sur ces questions depuis plusieurs mois. Elle a élaboré un plan d’action de près de 8 axes de travail déclinés en 12 actions concrètes tout en contribuant à l’élaboration d’une application utilisée aujourd’hui par de nombreuses crèches. Elle travaille en étroite collaboration avec les députés DéFI Michaël Vossaert, chef de groupe à la FWB et Nicole Bomele, qui proposent de mieux développer les offres différenciées afin de donner une priorité aux parents qui travaillent pour bénéficier d’une place en crèche et d’avoir davantage de halte garderie pour les personnes qui ont besoin d’un accueil ponctuel comme les demandeurs d’emploi.
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