Plus que jamais, le combat pour le droit à l’avortement continue
– LE 28 SEPTEMBRE 2022 –
La révocation de l’arrêt Roe v. Wade rendu le vendredi 24 juin par la Cour suprême américaine obligera des millions de femmes à avorter dans la clandestinité, au péril de leur vie.
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Publié le 28.09.2022
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Cet arrêt garantissait, depuis 1973, le droit à l’avortement à toute femme aux États-Unis.
Sa révocation rappelle à quel point le droit à l’avortement est un droit fragile et à quel point il convient de le défendre. En cette journée mondiale du droit à l’avortement, DéFI tenait donc à revenir sur son travail effectué pour consolider ce droit.
Les dangers de l’arrêt Roe v. Wade
En mai dernier, notre députée fédérale, Sophie Rohonyi dénonçait ce qui serait « une régression qui va à contre-courant des récentes avancées observées dans des pays où le poids de l’Eglise catholique est pourtant très important: l’Argentine, la Colombie, l’Irlande ». La députée a demandé à notre gouvernement fédéral d’anticiper cette décision, en vain.
Un mois plus tard, l’arrêt était révoqué, permettant à plusieurs États américains d’interdire totalement l’avortement sur leur territoire. A terme, la moitié des femmes américaines pourraient être touchées.
Où en est-on en Europe ?
En Europe, la quasi-totalité des pays autorisent l’IVG si elle est pratiquée dans les dix à douze premières semaines de grossesse. Aux Pays-Bas et aux Royaumes-Uni, ce délai s’étend à 24 semaines de grossesse, si la femme s’estime en situation de détresse.
Il n’empêche que tout n’est pas gagné. La montée des partis d’extrême-droite conservateurs impose la plus grande vigilance.
En outre, d’autres pays ne reconnaissent toujours pas ce droit voire reviennent en arrière:
Depuis 2020, l’IVG n’est autorisée en Pologne que si la grossesse résulte d’un acte illégal ou si elle présente un risque pour la vie de la femme enceinte. Un retour en arrière puisque cet acte était autorisé et gratuit de 1956 à 1993.
Aujourd’hui, le Tribunal constitutionnel polonais juge qu’avorter des suites d’une « anomalie grave et irréversible du fœtus, ou d’une maladie incurable potentiellement mortelle pour le fœtus » est inconstitutionnel. Cela représente 98 % des avortements pratiqués jusque-là. Les femmes polonaises sont ainsi devenues les cibles d’une justice aux mains d’un gouvernement hostile à leurs droits, dont le droit fondamental de disposer librement de leurs corps.
Même en Belgique, le combat est loin d’être terminé
Il a fallu attendre 1990 pour que l’avortement ne soit que partiellement dépénalisé. 28 ans plus tard, la loi évolue pour supprimer la notion de “détresse” jusque-là exigée aux femmes souhaitant recourir à l’avortement.
Malgré cette avancée, l’avortement est toujours considéré comme un délit. Une situation que regrette François De Smet : « l’urgence c’est d’aider les 500 femmes qui chaque année se rendent aux Pays-Bas pour un avortement tardif. »
DéFI veut dépénaliser complètement l’avortement. Pour y parvenir, nous déposions avec 7 autres partis, en 2019, des amendements allant dans ce sens. Nous demandions entre autres à ce que l’IVG soit désormais considérée comme un acte médical à part entière.
DéFI soutient un rallongement pour le délai d’avortement
Actuellement, le délai d’avortement en Belgique est de 12 semaines. DéFI, en accord avec des experts et les associations concernées, plaide pour un allongement du délai à 18 semaines, notamment pour éviter que certaines femmes aillent dans d’autres pays pour recourir à leur droit à l’avortement.
Pour une inscription du droit à l’IVG dans la Constitution ?
Bien qu’une telle inscription protégerait d’une remise en cause par une majorité simple conservatrice au Parlement, l’urgence n’est pas là.
Sophie Rohonyi insiste, « ce qui aiderait concrètement les femmes, c’est une loi qui ne les menace plus de peines de prison dès le moment où l’une des strictes conditions légales pour avorter n’est pas respectée. Une loi qui leur permet d’avorter de manière sûre et légale au-delà de 12 semaines. »
Pour DéFI, le droit à l’IVG n’est pas une question morale ou politique mais une question de santé publique!
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