Mettre en place des conditions d’élevage et d’abattage respectueuses des animaux
… pour améliorer le respect des êtres vivants !
Le bien-être animal comme enjeu central
Décélérer l'élevage intensif
Pour DéFI, il faut revoir à la baisse la capacité maximale d’animaux par abattoir, et créer un label bien-être pour les abattoirs, tant pour les animaux que pour les personnes qui y travaillent.
Cela implique d’améliorer les techniques d’abattage et la formation du personnel, d’investir dans la modernisation, d’harmoniser les pratiques, de contrôler et de sanctionner, le cas échéant. Cela implique aussi de s’assurer que les techniques imposées d’étourdissement soient exécutées dans les règles de l’art et que le nombre actuel de ratés baisse plus que significativement afin que les animaux ne souffrent pas davantage.
À titre indicatif, l’INRA (l’institut national (français) de recherche pour l’agriculture évalue entre 6 et 16% les étourdissements ratés sur les bovins. Lorsque l’on sait que, chaque année en Belgique, 900.000 bovins sont abattus pour être consommés, on mesure davantage l’importance d’auditer et d’encadrer de manière stricte le processus. Il conviendra également de poursuivre les études sur la faisabilité de l’abattage à la ferme.
DéFI tient à souligner cependant que les exploitations agricoles ont fortement évolué ces dernières années, les normes également. Ces efforts réalisés par les producteurs se doivent d’être mis en évidence.
De même, il nous paraît juste de mieux encadrer tous les types d’abattage en Belgique. Depuis des années le Conseil du Bien-être des Animaux a conclu que « l’abattage sans étourdissement est inacceptable et engendre une souffrance évitable pour l’animal ». Si un consensus scientifique se dessine sur cette question, il est également important de rappeler que toutes les techniques d’abattage, classiques ou rituelles, n’ont pas les mêmes exigences et que celles-ci doivent être périodiquement ré-évaluées. Il est par ailleurs utile de rappeler que l’on enregistre davantage de souffrance chez les bovins. Or, l’électronarcose / étourdissement réversible n’est pour le moment opérationnel que pour les bovins de moins de 12 mois. Il y a dès lors lieu de prendre toutes les situations en compte, mettre en place une procédure stricte, scrupuleusement contrôlée, et progresser dans la recherche d’une solution technique permettant à la fois de réduire la souffrance animale et respecter la liberté de culte.
Par ailleurs, si les récents arrêts de la Cour européenne de Justice et de la Cour Constitutionnelle confirment que l’ingérence de cette mesure sur la liberté de culte n’est pas disproportionnée en démocratie, il y a aussi lieu de rappeler que la raison pour laquelle les décrets wallon et flamand ont été validés, c’est parce que la liberté de culte reste garantie par la possibilité pour ceux qui souhaitent encore manger halal ou casher d’acheter de la viande issue d’ abattages rituels avec étourdissement réversible – si les cultes concernés acceptent cette méthode d’étourdissement – ou, à défaut, d’importer de la viande provenant d’un abattage sans étourdissement à l’étranger. Dès lors que l’on est soucieux du bien-être animal, mieux vaut tenter de trouver un système conciliant bien-être animal et liberté de culte en Belgique, que de fermer les yeux sur les impacts environnementaux, sociaux, économiques et sur le bien-être animal d’une production non-contrôlée à l’étranger. Enfin, s’il n’est pas acceptable que sur une question aussi fondamentale, des normes de souffrance animale diffèrent entre les trois régions du pays, il importe que la norme appliquée tienne compte de la problématique dans sa globalité et soit évaluée en ce sens.
Pour rappel, ce sont quelque 12 millions de bêtes (hors volaille) qui sont abattues annuellement en Belgique (11 millions de porcs, 900.000 bovins, 130.000 moutons et agneaux). Quelque 40.000 bêtes sont abattues selon le rite halal et 900 selon le rite casher au sein des abattoirs d’Anderlecht, derniers abattoirs autorisant l’abattage sans étourdissement en Belgique.
Pour DéFI, il faut accompagner la transformation des exploitations vers des structures favorisant le bien-être animal et le quotidien des éleveurs. En termes d’infrastructures, il faut lier l’octroi de subsides d’investissement au respect des normes de bien-être animal, et aux bâtiments favorisant l’expression naturelle des comportements des animaux d’élevages. En termes de pratiques, il convient de mettre un terme à la castration à vif des porcelets (en Flandre et en Wallonie), à l’utilisation de certains produits pour le gazage des porcs (en Wallonie), et au broyage et gazage des poussins mâles en filière de poules pondeuses.
En toute logique, il faut également réformer l’étiquetage des aliments afin qu’il soit plus facile pour les consommateurs d’acheter des aliments qui correspondent à leurs valeurs.
En France, un Comité national d’éthique des abattoirs a été mis en place en 2017 afin de réaliser une analyse des attentes sociétales, de donner un avis sur la politique publique, de débattre de l’évolution des règles relatives à l’amélioration de la protection animale en abattoir et de jouer un rôle dans le suivi de leur mise en œuvre. Afin d’atteindre ces objectifs, ce Comité a formulé des recommandations selon cinq ambitions partagées par les membres du groupe de concertation : le renforcement des bonnes pratiques en faveur de la protection animale en abattoir et l’amélioration de l’efficacité des contrôles officiels ; l’acquisition, la gestion et la valorisation des qualifications professionnelles ; le recensement, le suivi, l’aménagement et le fonctionnement des abattoirs ; l’information du consommateur ; la recherche. Ce comité réunit notamment des professionnels du secteur, des associations de protection animale, des vétérinaires, des représentants des cultes et des chercheurs. Dans un esprit de dialogue constructif avec les différentes parties prenantes, il paraît nécessaire de créer pareille structure chez nous.
Enfin, il est urgent de soutenir la profession vétérinaire. Astreinte, charge administrative, harcèlement digital, agressions, la situation des vétérinaires belges est loin d’être idéale. Aujourd’hui, plus d’un vétérinaire sur quatre quitte la profession ou la Belgique dans les 3 ans qui suivent son installation. Il faut favoriser la création d’association vétérinaire pour maintenir un maillage efficace de praticiens de terrain épanouis dans leur profession et capables d’agir rapidement pour le bien-être des animaux.
Concrètement
Pour mettre en place des conditions d’élevage et d’abattage respectueuses des animaux, DéFI s’engage à…